L’APL est un indicateur local, disponible au niveau de chaque commune, qui tient compte de l’offre et de la demande issue des communes environnantes. Calculé à l’échelle communale, l’APL met en évidence des disparités d’offre de soins qu’un indicateur usuel de densité, calculé sur des mailles beaucoup plus larges (bassins de vie, départements…), aura tendance à masquer. L’APL tient également compte du niveau d’activité des professionnels en exercice ainsi que de la structure par âge de la population de chaque commune qui influence les besoins de soins.
La méthodologie de l’APL aux médecins généralistes libéraux est explicitée en détails dans les documents publiés en 2012 par la Drees :
- Barlet, Coldefy, Collin, Lucas-Gabrielli, 2012, « L’accessibilité potentielle localisée (APL) : une nouvelle mesure de l’accessibilité aux médecins généralistes libéraux », DREES, Etudes et Résultats, n°795, mars.
- Barlet, Coldefy, Collin, Lucas-Gabrielli, 2012, « L’Accessibilité potentielle localisée (APL) : une nouvelle mesure de l’accessibilité aux soins appliquée aux médecins généralistes libéraux en France », DREES, Document de travail série Études et Recherches, n°124, décembre.
Le calcul de l’APL aux médecins généralistes repose ainsi sur l’estimation de plusieurs paramètres, dont les valeurs sont présentées dans les publications de la DREES et reportées dans les tableaux ci-dessous :
- on considère que l’accessibilité au professionnel diminue avec la distance ; les choix des seuils de distance sont estimés à partir des taux de fréquentation des médecins généralistes observés dans les bases de l’assurance-maladie (tableau 1).
- l’activité de chaque médecin généraliste est convertie en « équivalents temps plein » (ETP), calculés en fonction du nombre d’actes (consultations et visites), suivant certaines hypothèses (tableau 2) ;
- enfin, la demande de soins de médecins généralistes est différenciée par classe d’âge, d’après l’observation des consommations par tranche d’âge disponibles dans les bases de l’assurance-maladie.
Sur la base d’une méthodologie tout à fait similaire, l’APL a été également calculé pour les autres professions de santé de premier recours : infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, chirurgiens-dentistes, gynécologues, ophtalmologues, pédiatres, psychiatres, sages-femmes. Il a également été implémenté pour les pharmacies, pour lesquelles on ne tient cependant pas compte du niveau d’activité dans le calcul (résultats pour l’APL France entière : tableau 3). Le tableau 3 fournit à titre d’illustration, la moyenne et les quartiles (médianes, 1er et 3ème quartiles) de l’APL à chaque profession calculés sur l’ensemble du territoire.
Tableau 1 : Correspondance entre le taux d’accessibilité et l’intervalle de distance qui sépare la commune de résidence du patient de la commune d’exercice du professionnel de santé
Sources : SNIIR-AM, 2009, CNAM-TS ; Population 2008, Insee ; Odomatrix, Inra. Exploitation DREES.Lecture : L’accessibilité au médecin généraliste diminue de 70 % (elle est donc de 30 %) pour les habitants des communes situées à entre 5 et 10 minutes de la commune d’exercice du médecin, par rapport à l’accessibilité des habitants des communes situées à moins de 5 minutes de la commune d’exercice du médecin.
Champ : France entière.
Note : Les taux d’accessibilité sont estimés à partir des observations des données de flux patient-professionnel de santé de l’Assurance Maladie, sauf pour les pharmacies pour lesquelles on ne dispose pas de ces flux.
Tableau 2 : Correspondance entre les ETP utilisés pour l’APL et la quantité d’actes ou les honoraires
Source : SNIIR-AM, 2010 ; CNAM-TS. Exploitation DREES.
Champ : Tous régimes, France entière.
* Pour ces professions, l’activité est approchée par les honoraires.
Tableau 3 : Résultats sur l’APL par professionnel de santé
Note : Les résultats pour l’APL pour la France entière sont calculés en tenant compte des populations des communes.
Lecture : l’APL aux psychiatres libéraux de la commune de résidence de l’ensemble de la population est en moyenne de 8,0 ETP de psychiatres pour 100 000 habitants. 50 % de la population réside dans une commune où l’APL aux psychiatres est inférieur à 4,9 ETP de psychiatres pour 100 000 habitants (médiane). 25 % de la population réside dans une commune où cet APL est inférieur à 2,4 ETP pour 100 000 habitants.
Champ : France entière.
Publications
- Noémie Vergier et Hélène Chaput (DREES), en collaboration avec Ingrid Lefebvre-Hoang (DREES), 2017, « Déserts médicaux : comment les définir ? Comment les mesurer ? », Les Dossiers de la Drees n° 17, Mai.